Description :
Visite libre de l'hôtel Ernault de Chantore, exposition et présentation des ateliers d'artistes
Description Longue :
L'assise foncière de la propriété est formée entre mai et septembre 1701 par Bertin-Claude Jobard, prêtre, sieur des Valettes, qui réunit alors une vieille masure ainsi que plusieurs maisons achetées à deux propriétaires distincts. En 1705, ce dernier revend l'ensemble à Marie Suzanne de Gouberville, qui en fait bénéficier son héritière, Françoise de Gouberville, épouse de Nicolas Le Danois. S'étant séparée d'avec son mari, Françoise de Gouberville revend la propriété en février 1719 à Madeleine Plessard, qui en effectua l'achat pour son neveu et héritier, Jean-François Osber. Les archives notariales précisent que la construction ayant été laissée inachevée, était entièrement à reprendre : icelui bâtiment étant gâté par les pluies (n'est) ce présent utile que pour les matériaux qui peuvent y être et en les démolissant. Le nouvel acquéreur, Jean-François Osber (1676-1739), tenta de poursuivre les travaux, qu'il mena jusqu'à la charpente, avant de céder à nouveau l'édifice, le 26 avril 1728, à Anne Durevie, héritière de la seigneurie de Sotteville et veuve de Guillaume Beaudrap pour être icelle maison achevée de bâtir et construire. Ces sources écrites permettent donc de dater la construction entre 1720 et 1730 environ. L'hôtel fut ensuite transmis en héritage à François-Eléonor de Beaudrap puis à ses deux filles, Angélique-Françoise, dite Mademoiselle d'Oessé, et Catherine Françoise Julie, dite Mademoiselle du Fournel. Par testament du 12 novembre 1811, Mademoiselle du Fournel léguait son héritage à ses cousins, Pierre François de Beaudrap, seigneur de Sotteville, et Madeleine-Thérèse-Bonaventure de Beaudrap. Le 25 janvier 1823, l'hôtel est revendu par ces derniers à Hervé-Marie-Pierre-Thomas-Casimir Ernault de Chantore, qui lui a laissé son nom. Né à Avranches en 1772, ancien chevalier de Saint-Louis, seigneur et patron de Bacilly et de la Haye-Comtesse, M. Ernault de Chantore émigre en 1791 et sert dans l'armée de Condé. Une pièce envoyée par Lecarpentier, commissaire de la République, à l'accusateur public du tribunal révolutionnaire le mentionne en 1793 au nombre des nobles du district prévenus d'aristocratie et de conspiration. Il épouse en 1805 Bonne Hue de Caligny, fille de Anthénor-Louis Hue de Caligny, constructeur pour partie de l'hôtel de Grandval-Caligny, et vint alors résider à Valognes. Pour rétribution de sa fidélité aux Bourbons, il fut nommé en 1815 capitaine de cavalerie de la garde royale. Nommé conseiller municipal en 1818 il devint en 1826 conseiller d'arrondissement, mais refuse de prêter serment à Louis Philippe. En 1833 il figure avec sa famille parmi les soutiens actifs de la duchesse de Berry. L'acte de vente de 1823 établi en sa faveur mentionne une grande maison sise à Valognes rue du Bourg-Achard ou des Capucins, composée de deux grands corps de logis dont un sur le devant de la dite rue accédé par une porte cochère, l'autre donnant sur la cour et faisant l'angle droit avec le précédent, de deux cours, jardins haut et bas et d'un petit jardin à la suite. En 1868, la propriété est acquise par la communauté des soeurs du Refuge de l'abbaye Notre-Dame de Charité de Caen, qui y réside jusqu'en 1871. Revendu alors à M. Jacques Jeanne, l'hôtel est acquis en 1917 par la famille Lucas, et demeure aujourd'hui dans sa descendance.